jeudi 30 mars 2017

EXPO D'ART FUNERAIRE CHINOIS À GRAY

Dans la bonne ville de Gray, sous un chaud soleil, tout est calme et sérénité.
Le musée Baron Martin, tapi derrière sa tour médiévale,  attend les visiteurs amateurs d'oeuvres funéraires des époques Han et Tang.
Des chevaux Tang..........
.... aux chameaux de Bactriane, sur la route de la soie.......
L'expo mérite le déplacement.

Voici quelques uns de mes coups de coeur.......
Dame Tang

vous en trouverez d'autres en cliquant sur l'affiche du musée (à droite, dans la marge)......

Joueur de flute
L'exposition étant complètement muette quand à l'emplacement des tombes et aux références du collectionneur,  je ne puis vous mettre aucun commentaire. Des panneaux cependant, dans un but tout à fait didactique, indiquent le rôle de ces poteries, et de ces bronzes. Mais aucune précision sur les oeuvres elles même, si ce n'est ce qu'elles représentent.
Tour de gué
Je n'en dirai donc pas plus long...... A découvrir sur place.

J'ai apprécié également le mobilier (fauteuils et consoles de présentation) qui semblent dater du 19ème siècle, et particulièrement une broderie sur soie ........

Pare cheminée en broderie de soie - 19es
Photo MSG, non libres de droits.

vendredi 17 mars 2017

EVEIL PRINTANIER CHEZ MENG HAORAN 孟浩然

Photos MSG - non libres de droit - cliquer dessus pour  les agrandir

 春曉 - 孟浩然
 春眠不覺曉
 處處聞啼鳥
 夜來風雨聲
 花落知多少
 En attendant d'être en mesure de vous offrir une calligraphie de ce beau poème Tang, je me suis mise à sa traduction . Vous allez me dire que ce ne sont pas les traducteurs qui manquent ! beaucoup de personnes, et pas des moindres, on offert leur version....... Shi Bo - François Cheng - Xu Yuanshong - Bertrand Goujard - Marcel Fournet, et j'en passe........

Mais moi, je suis un peu têtue et j'aime chercher et prendre des risques...... et depuis le temps que je calligraphie ces beaux poèmes, je trouve  plus gratifiant  de manier cette langue "culturelle" que  le langage quotidien. Combien vaut cette tasse ? et cet éventail ci ? Où se trouve madame Yang demain après midi vers 17 heures ?....le chat est il enfermé dans le bureau ? ! FA_TI_GANT !

N'en déplaise à mes anciennes copines de cours, si elles passent encore par là, je leur dit que je les admire pour leur persévérance . Quant à moi, je préfère m'adonner à la culture,  n'en déplaise à Mr MAO. Voici donc le  résultat :

 Eveil Printanier - Meng Hao Ran

Dans la torpeur printanière, ne pas percevoir l’aube.
De toute part entendre chanter les oiseaux.......
Durant la nuit, aux bruits du vent et de la pluie,
Qui sait combien de fleurs seront tombées !
Traduction : Madina




Tous les enfants chinois apprennent cette oeuvre dès le plus jeune âge, un peu comme chez nous, nous étudions nos fables de La Fontaine.
Alors, avec eux, fêtons le printemps qui arrive  !

jeudi 9 mars 2017

C'EST L'HISTOIRE D'UN PETIT VASE CLOISONNÉ........


Chers visiteurs, ce petit vase m'attendait, je n'en doute pas : ce petit vase en cloisonné je l'ai  trouvé au Troc de L’ile, à Fontaine lès Dijon. Il réveille en moi de jolis souvenirs.

Je l’ai acheté à un prix dérisoire (6,90€). et  j’en ai presque honte quand je songe au travail 100% manuel qu’il a nécessité, depuis le martelage du contenant  de cuivre,  jusqu’à la finition de son décor .  

Admirables sont  la  patience et le soin apportés par les personnes qui pratiquent cet art. 
Après le martelage du contenant qui est en cuivre,  le collage des bandes de cuivre (cloisons) est la seconde étape. Ces éléments, innombrables, sont  découpés un à un,  avec une grande précision. Destinés, tout en isolant  les émaux, à souligner d’un fin tracé, - véritable  filigrane visuel - le contour des décors, ils sont incontournables. 
Cliquer sur les photos pour les agrandir

Evidemment, cette étape  demande une grande précision. Leur positionnement sur un dessin préalable permet de vérifier l’exactitude de la découpe avant de le poser sur l’objet avec un colle puissante. 


Puis c’est  l’émaillage avec des pipettes - autrefois des plumes -  que les émailleurs remplissent dans différents bols contenant les émaux d’oxydes métalliques  de couleurs variées.
Photos faites dans un atelier que j’ai visité entre Pékin et Badaling.

La cuisson se fait en plusieurs temps, car les émaux,  ne se cuisent pas tous à la même température,  de plus, ils doivent emplir totalement les alvéoles. C’est donc un travail très délicat.
 Pendant ces cuissons successives, 6 à 7 fois, dans le meilleur des cas, si l’on veut obtenir une pièce de grande qualité,  une sorte de chape percée de petits trous dirigés vers l’extérieur,  protège la pièce lors de chaque cuisson, afin qu’aucune cendre ne vienne coller à l’émail. 


Je ne pense pas que cela ait été pratiqué sur cet objet où l’on décèle quelques rares et minuscules scories, mais cela ne me dérange pas. 

Pour finir,  une fois refroidi, on polit le tout,  de façon à ce que la surface soit complètement lisse.
La finition se fait dans un bain d’or où passe un courant électrique afin de donner au métal  un brillant qui perdure ainsi qu’un bel aspect en harmonie avec les émaux. 
Vous pouvez découvrir des images des étapes de fabrication de cloisonné chinois sur le site de Chine-nouvelle. ainsi que les explications détaillées de la fabrication.

Court historique : La technique du cloisonné remonte à la plus haute antiquité.  Du pectoral égyptien de Ramsès II (Nouvel Empire) à l’aigle wisigoth (VIe s) en passant par les objets de culte romans sans oublier les pays orientaux, il semblerait qu’il soit apparu en Chine a l'époque Tang, venant d'Arabie.

mercredi 1 mars 2017

HUIZONG - ZHAO JI ET LE MYSTÈRE DE SON ECRITURE........



Ces magnifiques caractères signifient "perroquet". 
Ils figurent sur une peinture célèbre de Huizong.
yīng wǔ
Calligraphiés par 赵吉  Zhao Ji  (l’Empereur Huizong 徽宗皇帝 1082-1135), ils sont d’une virtuosité hallucinante.
J’ai lu quelque part des commentaires qui cherchaient à sous estimer le style de ce grand calligraphe,  le taxant de “maniérisme” pour l’un et “d’un manque de puissance expressive” pour un autre. En calligraphie, les styles de chaque Maitre diffèrent considérablement, c’est ce qui fait leur intérêt   et sans doute  celui-ci ne “plaisait-il” pas à ces détracteurs.
C'est vrai qu'il y a d'énormes différences de style entre les calligraphes, voir  ci-dessous, Wang Xizhi, le "Leonard" Chinois.
Wang Xizhi
document extrait de "Encres de Chine" de Shi Bo
On connait mieux le Kaishu (de “style  shoujin”) de ce Maitre que son style cursif car il  est utilisé dans les colophons* de toutes ses peintures.

Pourtant, si je regarde ces autres documents de Huizong, qui représentent  des extraits de son “étude des 1000 caractères*, en cursive, je n’ai pas l’impression du tout que cette calligraphie manque d'énergie, ni de puissance ! C’est plutôt, de mon humble avis, tout  le contraire...
extrait des 1000 caractères de Zhang Ji
                                                   

.... et je me demande : ces personnes ont elles déjà tenu un pinceau de calligraphie ?

L’éducation prodiguée aux scolaires de France, est trop basée sur la censure qu’apportent les notes.  Celles ci, et les critiques qui les accompagnent,  deviennent de véritables couperets vis a vis, par exemple, des oeuvres artistiques. 

Pour moi, je ne me permettrais pas de telles critiques  car tous ces Maitres sont fascinants. Ce que j’aime avant tout, en de ça du sens, ce sont ces vibrations, cette “vie” intense  que provoquent, sur le support, ces caractères tracés avec fermeté et maitrise.

Et puis, devant ces documents là, je me demande aussi quelle encre précieuse,  et quel pinceau 赵吉  Zhao Ji a pu utiliser . Pour le support il s'agit manifestement de soie. Pour le pinceau, s'agit-il de  poils de loutre, de martre, de  cheveux de nourrisson? de crêtes de coq? de cheval ? ou tout simplement de soies de porc entourées d’un merveilleux poil de chèvre à la fois hyper souple et cependant suffisamment nerveux pour réussir un trait si net, si incisif, si régulier ? 

Il est certain que le pinceau  devait être d’une qualité exceptionnelle.....
“Noblesse oblige” !
Perroquet :  peinture sur soie de Huizong et son colophon*.

*documents photographiés  dans le manuel “l’art de la calligraphie à travers les ages” édition China intercontinental press. 2009
et sur le site ARTWORK
* colophon note finale d'un manuscrit ou d'un incunable.