vendredi 19 janvier 2018

LE PORTRAIT INTERDIT DE JEAN DENIS ATTIRET

Ce film est un “joyau”, et je pèse mes mots........ on y assiste à  la rencontre entre  deux cultures. Y est évoquée  de façon subtile  la distance des codes esthétiques de chacune d’entre elles, qui sont, bien sûre,  aux antipodes lune de l’autre dans leur expression. C’est là le véritable “fond” du film,  le centre du scénario.
Le titre du tableau m’interroge.... “la concubine”..... je vois plutôt sur ce portrait une impératrice dans son costume de cérémonie : et c’est le cas.


L’oeuvre est de François Denis Attiret, originiare de Dole, Jésuite, parti à la cour de l’empereur chinois, dans le sillage du grand peintre  Cagliostro. 
 L’histoire racontée est en partie imaginaire car le tableau et l'héroïne existent (voir ci dessus). L'oeuvre   est exposée  sur les  cimaises du Musée de Dole. Charles de Meaux cinéaste et plasticien, l’a "rencontrée", ce qui lui a inspiré la trame de son  scénario.
Si  le scenario est imaginaire, le fond historique est bien réel :  cette Impératrice Qing, Ulanara (pour son nom mongol),  a bien été la seconde impératrice et épouse de l’empereur QianLong (Lequel a eu bon nombre de concubines et pas mal d’enfants, ce qui s’explique par un règne très  long !)
Le film est admirablement interprété  par la grande vedette chinoise Fan Bing Bing  et par Melvil Poupaud. Il  a l’avantage d’avoir été tourné dans la Cité Interdite, au Palais d’été (dont les ruines servent de décor, à la nuit tombée, tel un chantier de construction, ce que je trouve très habile !) et dans quelques autres endroits prestigieux. 

En France, nous sommes a l’époque de Louis XIV. Les jésuites partent  en Orient,  jusqu’à la cour de l’empereur, porter la parole du Christ, mais pas seulement. Ils emportent également avec eux leurs connaissances architecturales, musicales, astronomiques, et des horloges qui éblouiront l'empereur. Ces présents sont encore visibles au musée de la Cité Interdite.

Pour en revenir à notre scénario, le portrait “gagné” par l'impératrice au cours d’une partie d'échecs avec son époux, vaudra au peintre deux ans de campagne militaire loin de la Cité Interdite, l’empereur  jugeant l’oeuvre sans doute trop émouvante, trop psychologique en quelques sortes........

Documents trouvés sur le net.

Des livres ont été écrits par ces jésuites en Orient, et édités en France. au XVIIIe siècle. Certains sont largement illustrés. On peut consulter des originaux sur place, et sur demande préalable, à la bibliothèque de Dijon.



Pour ma part, j’aurais aimé acheter une version de ce film mais ne l’ai pas trouvé en vente sur le net........ alors, s'il passe dans votre ville, chers amis sinologues, et sinophiles* ne le ratez pas !



Bande annonce sur
- je dis bien "sino",  mais les cinéphiles ne sont pas exclus !

dimanche 7 janvier 2018

LE JUSTICIER DE L'AIGLE MYTHIQUE - ROMAN DE JIN YONG.

Yang Guo, le héros, se tire d'un mauvais pas.......
 3000 pages halletantes......
C’est un roman pour le grand public. Surtout prenez le comme tel, car, comme l’explique l’auteur en fin d’ouvrage, il n’y a pas la volonté de retracer quoi que ce soit d’historique.... 

L’histoire se passe  en grande partie dans les contrées  centrales  de la Chine. Elle se deroule  à l’époque Song. La menace des Mongoles , qui envahissent et occupent le terrain bien decidés à annexer l’empire, est bien presente tout au long de l’histoire. Mais les héros principaux sont surtout des “preux”  chinois. Evidement il y est question d’armée Mongole, de Kubilai, de Xian Yang aussi, mais c’est tout. Même si l’auteur, érudit, et cinéaste, vivant à Hong Kong, nous cite des événements ou des personnages réels, ce n’est que de la fiction. 
Les adeptes d’arts martiaux seront cependant heureux car “ça voltige” à toutes les pages ! .

L'un des 4 tomes....
 Il ne fait pas de doute que l’auteur doit être un adepte des arts martiaux, ou tout au moins un passionné du Kongfu !  Les personnages sont attachants...... une intrigue amoureuse assez "soft", sous tend l'histoire (l'amour de Yang Guo pour son shifu, la Petite Long, mais aucune trace d'érotisme. Le sujet n'est pas là)
Mis à part  tous les combats et écoles diverses qui sont citées voir décrits en action, j'ai découvert dans ce roman des tas d'expressions chinoises "très imagées" ! Je regrette  que l'éditeur  ne les ai pas mises  en caractères chinois ! (comme il l’a si bien fait pour l'édition des six volumes du roman "L'Epopée des trois royaumes". cela eut été intéressant* et  pédagogique Un apport supplementaire pour le passage de  la culture, de la langue et pour la connaissance des "us et coutumes" de l'époque Song.
J'ai du chercher aussi les équivalents métriques des mesures chinoises telles que le zhang1 , le yin1, le  li3 etc......) dont il est question tout au long du roman. c’est une chose indispensable pour comprendre la portée des coups........




Les quatre tomes sont illustrés. 

Une chance pour le lecteur, à l’inverse du roman des trois royaumes, où les protagonistes ont plusieurs noms chacun (ce qui nécessite une certaine  gymnastique cérébrale pour s’y retrouver) ici,  chaque personnage a un à deux noms. En fin de volume, ils sont répertoriés, ce qui peut rendre service, si toutefois on se perd un peu !

*Quelques exemples de ces  termes spécifiquement chinois pris au hasard des pages  :
“Jeune génération’ a appris son origine” : forme de politesse pour désigner Le personnage lui-même.
“dois je rejoindre Tante ou aller tout droit percer le temple de Chong Yang pour invectiver  la secte , comme on ouvre la porte pour regarder la montagne : expression signifiant “aller droit au but”.

“Le vieux ciel a fermé les yeux : signifie “c’est injuste”

“Ses filles qui sont à ses cotés, entendent leur conversation mais ne parviennent à toucher leur crâne”  signifie Ne comprennent rien
Aux éditions You Feng.

mardi 2 janvier 2018

EN ATTENDANT LE 15 FEVRIER..... C'EST LA TEMPÊTE !


Photo MSG non libre de droits
 Chers lecteurs, ne soyez pas surpris...... si sur ce blog, dédié en 
grande partie à la culture Chinoise,
j'attends la date voulue pour vous souhaiter la nouvelle année !
Sinon, rendez vous sur 
truffeetcompagnie ! Lien ci-joint  -->>>
Célébrons donc la tempête qui a eu lieu sur nos côtes......par cette petite calligraphie personnelle.....

Mon Ermitage
 fût, lui, d'un silence extrême !
Mais si j'avais étée au bord de l'océan, une chose est sûre, c'est que je serais allée humer les embruns et écouter les rugissements du vent et des vagues...... j'aime ce grand "Opéra" de la mer !
Ci dessus, des photos et calligraphies de Madina, et cette citation : 
"écouter le bruit des vagues hors le ciel"

聽 天 外 涛 聲
tīng   tiān   wài    tāo   shēng